Conseils pour une utilisation des médias sociaux en toute sécurité

Si vous lisez ceci et que vous pensez que vous ou quelqu’un que vous connaissez êtes victime de conditionnement en ligne ou de la traite des personnes, ce n’est ni votre faute ni la leur et vous n’êtes pas seul. Vous pouvez contacter la Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, au 1 833 900-1010 ou par tchat. Nous sommes là pour vous.

Notre dernier article de blog traitait de certaines des tactiques utilisées par les trafiquants sur les médias sociaux pour attirer et conditionner les jeunes en vue de leur exploitation sexuelle. Cette semaine, le Centre propose aux parents et aux jeunes une série de conseils de sécurité utiles concernant l’utilisation des médias sociaux.

 

1. Conseils de sécurité pour les adolescents :

L’utilisation des médias sociaux est un moyen formidable et pratique pour beaucoup d’entre nous afin de se connecter avec des amis, de lire les nouvelles, d’acquérir de nouvelles compétences ou de découvrir de nouveaux centres d’intérêt.  Malheureusement, les trafiquants et ceux cherchant à exploiter des individus, sexuellement ou autrement, savent que nous sommes plus actifs que jamais sur les médias sociaux et en profitent.

Vous trouverez ci-dessous quelques conseils qui peuvent vous aider à vous assurer que vous, et vos proches, utilisez les médias sociaux en toute sécurité. Toutefois, il peut être difficile de se protéger quand on ne connait pas les dangers potentiels ainsi que leurs signes distinctifs. C’est pourquoi nous vous recommandons également de prendre quelques instants pour lire notre dernier article de blog, qui vous aidera à reconnaître certaines des techniques utilisées par les trafiquants pour attirer les individus dans l’exploitation sexuelle.

Voici quelques conseils que vous pouvez utiliser sur les médias sociaux :

  • Essayez de garder votre profil privé, car cela limite l’accès à votre contenu par des étrangers. Il est également recommandé d’éviter d’ajouter/partager des informations personnelles comme votre date de naissance, votre numéro de téléphone, votre adresse ou le nom de l’école que vous fréquentez sur votre compte.
  • Lorsque vous ajoutez des amis ou des followers à vos comptes de médias sociaux, réfléchissez à la façon dont vous les connaissez et évitez d’accepter les demandes d’inconnus. De même, si une personne que vous ne connaissez pas personnellement vous envoie des messages ou entame une conversation avec vous, et qu’elle vous pose des questions plus personnelles, nous vous recommandons de ne pas poursuivre la conversation. N’oubliez pas non plus qu’il est normal de poser des questions sur la façon dont une personne pourrait vous connaître avant d’accepter un message ou une demande d’ami ou de suivi de leur part.
  • Si vous recevez un message direct d’un ami ou d’un étranger ou si vous êtes mentionné dans un message et que cela vous met mal à l’aise, vous devriez : bloquer l’expéditeur, enregistrer une copie du message/poste et en parler à un adulte de confiance.
  • Essayez d’être attentif aux choses que vous partagez sur les médias sociaux et aux personnes qui auraient accès à ce contenu. Les trafiquants pourraient utiliser les informations figurant sur votre page ou votre profil pour créer un lien sur base d’intérêts communs, par exemple.

Soyez toujours vigilants si vous partagez des vidéos ou des photos à caractère sexuel ou privé. Les trafiquants sont experts dans la création d’un espace où les individus peuvent se sentir en sécurité, pour ensuite utiliser ce sentiment de sécurité et de confiance pour manipuler et exploiter davantage les individus – cela inclut le recours au chantage et aux menaces de distribuer des vidéos ou des photos initialement partagées uniquement avec eux. Il s’agit d’un crime, et il est en augmentation au Canada.

Si vous avez partagé des informations ou des photos avec quelqu’un et qu’il les a utilisées contre vous comme une menace, ou si vous avez été victime d’un trafiquant ou d’un autre individu dans votre vie, vous n’êtes pas à blâmer et ce qui vous est arrivé n’est pas de votre faute. Il peut être difficile et solitaire de traverser ces situations seul et si vous n’avez pas encore partagé votre histoire avec quelqu’un, nous vous encourageons à expliquer ce qui s’est passé à un adulte de confiance.

Vous pouvez également contacter la Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes par tchat ou appeler au 1 833 900-1010, où nous pouvons vous mettre en contact avec des fournisseurs de services qui feront de leur mieux pour vous aider.

Une autre ressource utile est le site AidezMoiSVP.ca. Ils disposent d’un ensemble de ressources et d’informations sur les moyens d’arrêter la diffusion de photos ou de vidéos à caractère sexuel, et de créer ou d’entretenir des relations saines en ligne et en personne.

 

 2. Conseils de sécurité pour les parents d’adolescents :

  • Sensibiliser votre enfant aux risques du leurre en ligne est la pratique la plus importante et la plus efficace contre la traite des personnes et l’exploitation en ligne. Il est important que les jeunes soient conscients du fait que le leurre en ligne existe et de ce à quoi il peut ressembler. Il est également essentiel de laisser une porte ouverte aux conversations continues avec votre enfant. Si vous souhaitez obtenir des conseils pour savoir comment parler de ce sujet avec vos enfants, vous pouvez consulter cette ressource « Être parents de préados ou d’ados à l’ère numérique » ou visiter ca.
  • En tant que parent, soyez attentif à votre propre utilisation des médias sociaux. Les trafiquants peuvent chercher des informations sur vos enfants en faisant défiler vos photos ou votre compte s’il est public. Faites attention à ne pas communiquer les noms des écoles et les adresses, par exemple.
  • En tant que parent, vous êtes souvent très conscient des changements dans leur comportement et leurs émotions. Lorsque vous remarquez ces changements, il est important de poser des questions de manière curieuse et non accusatoire, sur ce qui se passe dans leur vie quotidienne, en particulier si vous remarquez que votre enfant est plus souvent en ligne que par le passé, qu’il s’habille différemment, qu’il reçoit des cadeaux, qu’il sort plus tard ou qu’il ne dit pas où il va. Certains changements peuvent être attribués à la croissance naturelle et aux stades de développement de l’enfant au fur et à mesure qu’il grandit, d’autres pourraient être dus au stress de COVID-19. Cependant, même si votre enfant ne veut pas s’engager dans la conversation à un moment donné, il est tout à fait acceptable de recommencer plus tard, et le fait de poser des questions peut ouvrir la porte à de futures conversations. Il peut être utile de reconnaître que les trafiquants tentent souvent de créer un isolement entre une personne et ses réseaux de soutien, ce qui peut avoir un impact sur le degré de réceptivité de votre enfant à cette conversation. Rappelez à votre enfant que vous vous souciez de lui et que vous êtes là chaque fois qu’il veut parler. Pour plus d’informations sur le rôle de l’isolement dans la traite des personnes à des fins d’exploitation sexuelle, vous pouvez consulter l’ancien article de blog du Centre intitulé “Pourquoi il est si difficile de partir“.
  • Selon l’âge de votre enfant, il peut être important que la figure parentale exerce une certaine surveillance sur les comptes de médias sociaux de l’enfant en connaissant ses mots de passe, ou en installant un certain type de paramètres de contrôle parental. Si vous souhaitez comprendre ce que sont les plateformes de médias sociaux les plus utilisées et comment elles fonctionnent, n’hésitez pas à cliquer sur ces liens : Facebook, Instagram, Snapchat, Twitter, TikTok.
  • Assurez-vous que les comptes de votre enfant sont privés et non publics. Parfois, les enfants acceptent des inconnus en tant qu’amis, même si leur compte est privé, pour avoir des amis supplémentaires. Dans la mesure du possible, nous vous recommandons de filtrer les abonnés/amis de votre enfant sur les médias sociaux. Il est important de demander à vos enfants qui est la personne qui les suit et s’ils ne savent pas qui c’est ou ne peuvent pas le dire, alors il convient d’avoir une conversation sur les raisons pour lesquelles cela pourrait être dangereux et de bloquer ce compte.

 

Ressources additionnelles: